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Un consommateur fait les boutiques durant la pandémie du corona virus

Pourquoi le coronavirus nous invite à repenser l’industrie de la mode ?

Les événements récents liés à l’apparition du virus COVID-19 sont venus perturber la marche silencieuse du monde et nous montrent qu’il est plus que jamais nécessaire de questionner notre façon de produire et de consommer, mais aussi notre façon d’habiter le monde et de l’exploiter. Les interconnexions créées par la mondialisation nous ont rendu bien plus dépendants qu’elles ne nous ont permis de libérer les potentiels de chaque pays, en même temps qu’elles détériorent de façon irréversible les conditions de vie sur Terre.

Remise en cause d’une production délocalisée à l’échelle mondiale : produire plus à moindre coût, la folie de l’économie

Les usines du monde ont décidé de fermer leur portes en même temps que les frontières se sont renforcées, pour faire face à une crise que la société moderne et connectée n’était pas tout à fait préparée à affronter. Le virus COVID-19 est sans doute le grain de sable qui est venu coincer les engrenages de la croissance mondialisée, nous permettant d’imaginer encore mieux les dégâts, depuis longtemps annoncés, que pourrait avoir une crise. C’est ainsi que nous assistons tous, presque impuissants, aux bouleversements de nos habitudes de consommations et de notre rapport à l’environnement. Le choc peut être grand lorsque l’on se rend compte de la quantité de nos biens, même les plus essentiels comme des médicaments, qui sont fabriqués à plusieurs milliers de kilomètres. Beaucoup ne se rendaient pas compte, jusqu’à aujourd’hui de notre dépendance aux réseaux commerciaux qui couvrent le monde et nous permettent de trouver nos objets de consommation courante dans notre supermarché de quartier. En plus des dommages à courts termes sur les populations, dues aux réactions et aux mesures des gouvernements, les conséquences économiques qui vont frapper la plupart des pays seront sans précédent. Cette crise, qui va toucher tous les secteurs, et particulièrement ceux de la mode et du textile, est justement l’occasion de nous tourner vers des modes de production plus durable et vers du commerce local. 

L’industrie de la mode doit s’adapter

L’industrie de la mode ne cesse de croître. Marché pilier de l’économie mondial, il bondit de 4% ces 5 dernières années et emploie plus de 11 millions de personnes. « Made in China », ces trois mots sont discrètement inscrits sur des milliards d’étiquettes de vêtements trônant dans nos dressings occidentaux. Ce constat est si commun que plus personne ne semblait le remettre en cause. Concrètement, il est devenu un symbole de la mondialisation elle-même. La plupart des consommateurs français voient la Chine comme l’usine à bas prix du monde, cependant la stratégie chinoise évolue.

La Chine a pour ambition de passer à une production à plus forte valeur ajoutée en améliorant et en modernisant ses process de fabrication de vêtements. En parallèle, elle rehausse les salaires des travailleurs du textile, se démarquant alors des pays émergents comme l’Inde.

Si l’on peut se réjouir d’une amélioration des modes de productions du textile en Chine, une ombre au tableau persiste. Pour donner un exemple concret, la Chine se situe à 8000 km à vol d’oiseau de la France. Dans une telle configuration, pas étonnant que l’industrie de la mode pose de sérieuses questions logistiques. Une telle dépendance à un acteur distant nous montre clairement ses limites lors de crises globales comme la pandémie actuelle que nous traversons, celle du coronavirus.

L’extrême polarisation des lieux de productions du textile induit une absurdité plus grande encore : la mode est la deuxième industrie la plus polluante du monde. Concrètement, la fondation Ellen MacArthur estime dans un rapport que les émissions de CO2 liées au marché de la mode en 2017 dépassaient déjà les 1,2 milliards de tonnes.

Les événements récents, combinés au dérèglement climatique, nous invitent alors à dépasser le modèle actuel vers une mode plus en phase avec les défis de notre temps. 

Vers un marché de la mode plus local, plus éthique et raisonné

Heureusement, les consommateurs sont toujours plus nombreux à se sensibiliser aux problématiques environnementales, portant ainsi un regard sévère sur l’état de l’industrie de la mode. C’est alors tout naturellement que des solutions émergent, souvent à l’initiative de jeunes entrepreneurs défendant des valeurs d’authenticité, de responsabilité environnementale et d’éthique humaine : c’est la slow fashion (mode éthique).

La slow fashion, une mode plus responsable

La slow fashion est une mode engagée, souvent caractérisée par :

  • un recours à des matières naturelles (liège, bambou, soie, chanvre, etc.), écologiques ou biologiques,
  • un respect de la dignité humaine dans les process de fabrication (principe du commerce équitable),
  • la mise en place d’une économie circulaire : recyclage, non gaspillage,
  • la conception de produits durables : rejet du concept d’obsolescence programmée,
  • le refus d’une intervention animale dans le choix des matériaux : mode vegan.

Cette tendance connaît un succès grandissant auprès des consommateurs. Cependant, de nombreux défis sont à relever pour permettre un véritable changement de paradigme. De nombreuses initiatives, issues de créateurs, naissent en France et donnent des solutions pragmatiques et sérieuses, en plus de donner un élan d’espoir et d’optimisme.

L’exemple de la maroquinerie en liège : l’artisanat local conciliant éthique et élégance

Parmi ces initiatives figure celle de la maroquinerie en liège, qui, encore trop méconnue du grand public, possède de nombreuses qualités. Surnommée le cuir de liège, cette matière apparaît comme une véritable alternative au cuir animal. Le liège, résistant à l’usure et au feu, souple et doux, léger, imperméable, possède des qualités intrinsèques tout à fait remarquables. Mais ce qui séduit encore davantage réside dans son respect pour l’environnement. Les accessoires en liège – sac à dos par exemple – sont fabriqués au Portugal dans le respect d’un savoir-faire traditionnel et naturel. Cerise sur le gâteau : aucun arbre n’est coupé pour la récolte du liège, qui est en fait une sur-couche d’écorce qu’un geste habile parvient à retirer, sans abîmer le tronc.


Quelques jolies publications :

🌱 Tout savoir sur le cuir végétal

📖 L’histoire du chêne-liège

🧶 6 matériaux durables qui révolutionnent la mode

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